Brin de causette – Noël BOUDOU

Le livre de Noël Boudou, Benzos, a été tellement déroutant pour moi, que j’avais envie d’en savoir un peu plus sur l’auteur. Il a donc très gentiment accepté de répondre à quelques questions. Je le remercie chaleureusement pour ses réponses !

Noël BOUDOU

Copyright Noël Boudou

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis un jeune homme qui fonce à grande vitesse vers ses 45 ans. J’ai longtemps vécu à
Limoges où je travaillais au CHU. Il y a 6 ans j’ai rencontré ma femme et je suis venu la
rejoindre dans le Lot près de Cahors. Nous sommes les heureux parents d’une adorable
petite fille de trois ans. Je travaille auprès de personnes âgées à domicile. Je suis un
passionné de musique metal et de bouquins. J’aime aussi le bon vin (de Cahors bien
entendu), les bons whiskys, le fromage, la viande rouge (de Limoges bien entendu) et les
tatouages.


Comment en êtes-vous arrivé à l’écriture de romans ?
Par la musique en fait. J’ai découvert le heavy-metal en 1987 en fouillant dans les 33 tours
de mon père, ça a été un énorme coup de foudre qui me tient toujours. Vers 16 ans j’ai
commencé à chanter dans des groupes et donc à écrire mes textes. C’est vers cet âge là que j’ai commencé à lire beaucoup et un jour j’ai eu l’idée d’écrire des histoires en plus de
mes textes de chansons. J’ai commencé par des nouvelles puis mon premier roman Elijah a fini par voir le jour.

Est-ce que vous lisez ? Si oui, quel genre appréciez-vous ?
Je lis beaucoup moins ces temps-ci, j’ai eu quelques problèmes de santé qui m’ont pris pas mal d’énergie et j’ai envie de profiter au maximum de ma famille mais je suis un gros lecteur dans l’ensemble. Mon cœur penche pour le roman noir plutôt que le polar. Des bouquins comme Natural Killer de Pierre Pelot, 1974 de David Peace par exemple sont pour beaucoup dans le fait que je me sois mis à écrire. Plus le temps passe et plus je me tourne vers des romans cours et efficaces (ce que j’essaye de faire quand j’écris). Les descriptions de personnages ou de lieux me fatiguent rapidement. Tout cela ne m’empêche pas d’être un grand fan de Stephen King, il a une manière de nous faire tout savoir sur un personnage en quelques lignes ou en un dialogue. Rien qu’à la façon de s’exprimer du personnage on sait tout ce que l’on a besoin de savoir à son propos. Pour moi il est tout simplement le plus grand auteur contemporain.

Comment vous est venue l’idée de Benzos ? Quelle est la genèse de l’histoire ?
La genèse de l’histoire c’est mon vécu en fait. J’ai toujours été insomniaque, à quinze ans je passais quatre à cinq nuits blanches par semaine et c’est là qu’on a commencé à me prescrire ces cochonneries de Benzodiazépines. Mon premier roman traitait de thèmes forts mais qui ne me concernaient pas directement. Il a pas mal bouleversé les lecteurs. Quand j’ai commencé à vouloir écrire mon deuxième roman j’ai pris le risque d’écrire sur ce thème qui est beaucoup plus personnel mais qui concerne moins de gens. Tout ça est derrière moi et j’avais peut-être besoin d’écrire sur ce sujet de la dépendance pour mettre un point définitif à tout ça.

Vous dites en avant propos de votre livre que vous avez été vous-même grand consommateur de somnifères, mais que ce livre n’est pas autobiographique. Quelle part de votre vie se trouve dans l’histoire, dans le personnage de Nick Power ?
Non il n’est pas autobiographique et heureusement pour moi ! La part de moi que l’on peut retrouver dans Nick c’est cette dépendance dans laquelle on s’enfonce progressivement. C’est un piège qui se referme sur toi. Et quand tu travaille dans un hôpital… Il y a plusieurs clins d’œil à mon histoire perso dans le livre, j’ai été hospitalisé deux fois à ma demande et ça n’a rien donné, j’ai essayé à peu près tout ce qui existe de l’hypnose aux consultations du sommeil et je n’ai jamais eu l’impression que l’on pouvait m’aider à trouver le sommeil. Les professionnels que j’ai consultés étaient plus intéressés par mon portefeuille que par mes insomnies ou ma dépendance. Ce que l’on retrouve aussi, c’est que l’on sait qu’on met son corps, sa vie personnelle et professionnelle en danger mais il est tellement plus facile de se réfugier dans cette torpeur que provoque les cachets que de faire face à sa dépendance et de l’affronter qu’on n’est plus maitre de sa vie. Elle nous échappe et on se laisse faire. Je m’en suis sorti finalement seul, lorsque j’ai rencontré ma femme et que je suis parti vivre dans le Lot. Rien n’a été facile mais c’est du passé.

D’ailleurs pourquoi avoir choisi ce nom pour le personnage principal ?
Je n’en sais trop rien en fait. Dans ce deuxième roman j’ai voulu intégrer un peu d’humour qui était absent du premier. J’avais le prénom Nick et dans une scène il fallait que je lui trouve un nom de famille. J’ai trouvé cela rigolo, ça sonne comme un nom de super-héro alors qu’il est tout sauf un héro. En plus cela m’a permis de placer quelques passages qui m’ont amusé.

Comment vous sentez vous à quelques jours de la sortie de Benzos ?
Comme je le disais plus haut, j’ai eu pas mal de soucis de santé et je n’ai pas vraiment eu le loisir d’y penser. J’avais un peu la pression quand même. Mon premier roman Elijah a reçu un prix du roman noir à Cognac en 2017 et pas mal beaux retours. J’ai pris un risque en écrivant quelque chose de totalement différent, je n’aime pas trop quand un auteur écrit toujours le même bouquin en changeant les lieux et les noms des personnages. Les premiers retours qui commencent à arriver me rassurent et puis écrire doit rester un plaisir pour moi. En fait c’est ça le principal, que je me fasse plaisir. Je ne cherche pas à écrire des best-sellers, juste à m’éclater à raconter des histoires qui tiennent le lecteur en haleine et qui lui laisse une petite cicatrice dans le cœur.

Avez-vous un dernier mot pour clore cet entretien ?

« Merci » me semble pas mal déjà, de m’avoir accordé cet entretien. J’ai toujours un peu de mal à parler de ce que j’écris, ce n’est pas mon exercice favori mais je promets de faire un effort auprès des personnes qui viendront me rencontrer en dédicaces. Je suis assez gentil dans l’ensemble, vous verrez. Et le troisième est déjà en bonne route, l’aventure continue…

Copyright Noël Boudou

2 commentaires sur “Brin de causette – Noël BOUDOU

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  1. Super entretien ! J’ai adoré Benzos, et je connais le piège des addictions aux somnifères, du coup j’ai trouvé l’écriture très réaliste et vraiment prenante. Et puis le petit côté metalleux de l’auteur n’est pas pour me déplaire 😏

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