
Jusqu’à présent je n’ai pas été déçue par les livres de Ragnar Jonasson, cet auteur islandais qui écrit des polars. Son style d’écriture est doux, mais efficace, et ses intrigues sont très bien construites. Ce livre est sorti il y a quelque temps,et est le premier tome d’une trilogie dont le deuxième opus, L’île au secret, a été publié aux éditions La Martinière le mois dernier. Mais pour l’heure, voici mon avis sur La dame de Reykjavik, de Ragnar Jonasson.
Résumé de l’éditeur
Soudainement poussée à la retraite, Hulda, inspectrice de 64 ans, est autorisée à rouvrir le cold case de son choix, le temps de voir arriver son jeune remplaçant. Elle se penche sur le cas d’Elena, une jeune russe retrouvée noyée il y a un an à 30 km de Reykjavik. Traitée par un collègue négligent, la mort de cette demandeuse d’asile est sur le point d’être classée. Mais Hulda refuse de laisser Elena tomber dans l’oubli…L’atypique inspectrice se jette à coprs perdu dans cette enquête.
Mon avis
Ragnar Jonasson a décidément un talent extraordinaire pour décrire les paysages islandais et instaurer une atmosphère juste et précise.
Hulda est un officier de police qui est sur le point de partir à la retraite. Elle est poussée vers la sortie par ses supérieurs, et ses collègues ne l’ont jamais prise au sérieux malgré le fait qu’elle soit le meilleur élément du commissariat. A cause de cela, elle n’a jamais pu gravir les échelons et s’est toujours pris un plafond de verre en pleine face.
Ajouter à cela un passé douloureux, et une solitude qu’elle a de plus en plus de difficulté à supporter, et vous aurez un personnage extrêmement attendrissant pour lequel on ne peut qu’avoir de l’empathie.
L’enquête qu’elle décide de relancer est somme toute « banale » : une jeune femme retrouvée noyée. Pas de quoi fouetter un chat, hé ! C’est en tout cas ce que s’est dit le collègue de Hulda quand il a classé l’affaire. Et honnêtement c’est ce qu’on se dit aussi au fur et à mesure de l’histoire. Mais on se dit aussi que Hulda a la gnaque et qu’elle ne lâchera pas l’affaire.
Il y a 3 parties dans le livre, qui représentent chacune un jour ; les chapitres s’enchaînent vite, et on alterne entre l’enquête d’Hulda et le point de vue de la jeune femme russe retrouvée morte. L’écriture de Ragnar Jonasson est ici à la limite de la poésie, il n’y a pas de violence physique, pas de sang, de coups de feu, on est comme dans une atmosphère ouatée où tout se passe gentiment et sans que l’on soit bousculé. Mais ce que j’ai retenu surtout, c’est le sentiment d’injustice face au personnage de Hulda qui est vraiment prise pour une imbécile, sans que l’on sache vraiment pourquoi, et c’est encore plus révoltant lorsque l’on connaît le passé de cette femme.
En un mot
C’est un très bon thriller, avec une fin inattendue et qui m’a énormément plu. Passez votre chemin si vous cherchez de l’hémoglobine, ou de la noirceur ; ici le lecteur est surtout pris par les sentiments, dans une lecture agréable et pleine de suspense.