
J’ai été contactée par les éditions Librinova (que je remercie !!) pour découvrir ce roman, d’un auteur que je ne connaissais pas, et dont le résumé m’a attirée. Ce n’est ni un thriller, ni un polar, c’est un style indéfinissable, un roman impossible à mettre dans une case. Ce n’est donc pas ce que je lis habituellement, et pourtant ce n’est pas non plus de la littérature blanche. C’est donc pour moi un OLNI, Objet Littéraire Non Identifié.
Voici mon avis sur Les Dignes, de Philippe Laperrouse.
Résumé de l’éditeur
Un SDF, Johan Zergo, vivant sous les ponts de Lyon, a développé une activité de kidnapping. Ses proies sont des personnalités de la région qu’il libère moyennant une rançon. Ce personnage est un être éduqué et poli, mais plutôt paresseux qui se complaît dans le milieu des miséreux.
Ceux-ci s’entraident et sont protégés par une organisation « Les Dignes » qui vit de rapines et de taxations. Bientôt, Zergo est repéré et devient un cadre de l’organisation. Un groupe rival de SDF « Les Barbares » arrivent de Paris pour se substituer aux « Dignes ». Le conflit est inévitable. Johan Zergo s’y trouve impliqué aux premières loges.
Mon avis
La quatrième de couverture résumé bien l’intrigue : Jo, le personnage principal et narrateur, est un SDF mais un SDF intellectuel, il a une maîtrise en histoire médiévale, excusez du peu ! Pour survivre dans la rue parmi les « d’en dessous » – comprenez les SDF – il a mis au point ce petit business de kidnapping, et les rançons qu’il perçoit lui permettent d’améliorer son quotidien. Et on apprend que ce quotidien des « d’en dessous » est aussi bien régi que celui des « d’en dessus » – comprenez les gens dits normaux, c’est une vraie société parallèle qui est dirigée par une espèce de mafia de SDF, les Dignes. Moyennant rétribution, ils vous apportent protection, ils touchent des taxes, et recrutent des membres. Jo est un jour recruté comme cadre et il va devoir jouer le rôle de médiateur/agent double infiltré dans le conflit qui oppose les Dignes aux Barbares.
C’est un roman qui se lit vite, et qui est ma foi assez divertissant. Jo est un personnage truculent, et parle un langage châtié parce que c’est un homme éduqué – il aime à le rappeler à ses otages. Il répète aussi qu’il déteste les « d’en dessus », ce qui lui vaut d’être recruté chez les Dignes. Cette organisation est assez opaque dans sa hiérarchie, mais on se rend compte qu’elle est dirigée par des gens qui n’ont rien à voir avec leurs membres.
Ce roman, sous couvert de la verve de Jo, de son intelligence et son humour, est une sorte de dénonciation de notre société et de son modèle, qui est la norme même chez les marginaux, et que tout compte fait, il n’y a aucune différence entre les d’en dessous et les d’en dessus. En clair c’est un roman divertissant, mais qui ne correspond pas à ce que j’ai l’habitude de lire. Je ne suis donc pas sure d’avoir pu l’apprécier à sa juste valeur.
Merci aux éditions Librinova !
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