
Je tiens à remercier Vincent Villa de m’avoir gentiment envoyé son roman. C’est très appréciable lorsqu’un auteur fait la démarche de proposer son roman et d’accorder sa confiance aux lecteurs et blogueurs, parce qu’il ose soumettre son travail à la critique. Donc merci à lui et à Geneviève Perrin son éditrice.
Voici mon avis sur Je mangerai ton cœur, de Vincent Villa.
Résumé de l’éditeur
En pleine nuit, un policier de la BAC lancé dans une course-poursuite arrive par hasard dans un immeuble à l’abandon, épave urbaine échouée dans un océan de béton. A l’intérieur de ses murs délabrés et souillés se niche un concentré d’horreur : un travesti assassiné, la peau du dos pelée comme une orange et, en prime, le sexe en bouilli. Le responsable de ce dépeçage sordide est-il le monstre au visage ravagé, purulent, effrayant, aperçu dans ce coin des Hauts-de-Seine ?
La capitaine Sophie Lapon, qui vit les dernières heures du « 36, Quai des Orfèvres », multiplie les initiatives, pas toujours appréciées par son patron, pour faire émerger la vérité, par-delà la traque de cette bête qui terrifie le département. Elle tente notamment de farfouiller dans le passé d’un proxénète, Madiot, qui s’occupe de « ses » filles avec le tact et le douceur d’un bourreau, ce qui va la conduire dans un drôle de manoir, scarifié par le souvenir de déportés juifs. Pendant ce temps, des femmes sont assassinées aux quatre coins du pays, sans violence, après avoir tranquillement bu un verre et fait l’amour avec leur meurtrier, qui laisse sur leurs corps le plaisir pour seule trace. Cette affaire en apparence très lointaine s’entrecroiserait-elle avec les autres, au carrefour du suspense ?
Laissez-vous prendre par la main et conduire sur les chemins tortueux de « Je mangerai ton cœur », en prenant garde au vôtre, bien sûr !
Mon avis
C’est un petit pavé de plus de 500 pages, et une histoire assez dense en termes de personnages et de fils d’intrigue enchevêtrés.
La première partie est assez lente car elle pose les bases : les personnages, nombreux, l’intrigue complexe avec deux enquêtes qui sont menées en parallèle… L’auteur prend son temps pour installer son histoire, pour mettre son lecteur dans de bonnes conditions.
La seconde moitié voit le rythme s’accélérer en même temps que les deux enquêtes et c’est appréciable. Mais il faut quand même bien s’accrocher pour suivre le déroulement de l’intrigue parce que c’est un sacré sac de nœuds ! Tout le long du roman, le lecteur se demande qui est le tueur ? Y en a-t-il plusieurs ? On ne sait pas si tous les événements sont liés, il y a donc pas mal d’attente au niveau du dénouement. Le suspense est bien maintenu et l’intrigue est maîtrisée malgré tous les fils qui se croisent : on pourrait se sentir perdu mais Vincent Villa sait nous guider et on arrive à retrouver son chemin, après quelques chausse-trappes il faut l’avouer ! (hello vocabulaire moyenâgeux !)
La seule chose que j’ai vraiment pas appréciée c’est la façon dont s’exprime Chloé, la fille du personnage principal : trop lyrique, trop poétique et ça ne correspond pas à une fille de 18-20 ans. Mais à part cela, j’ai passé un bon moment de lecture…. (mais long : 8 jours à lire le même livre, c’est beaucoup trop pour moi !)
En un mot
Un bon roman, avec un rythme assez inégal toutefois : si la première partie prend son temps, la seconde accélère le tempo pour un dénouement plutôt inattendu.