Voici la chronique d’un livre que je voulais lire depuis longtemps. Pour la petite anecdote, c’est mon père qui habite à plusieurs centaines de kilomètres de chez moi, qui me l’a acheté et me l’a envoyé : chez moi, pas moyen de le trouver, ni en librairie ni sur Amazon.
Bienvenue à la Souille
C’est l’histoire d’une jeune fille, Kimy, qui n’a pas une vie facile, loin de là. Elle a 18 ans et son père c’est Jacky Mauchrétien, dit l’Ours. Et être la fille de l’Ours, c’est être complètement à son service. Donc Kimy vend la drogue de son père, Kimy vend son corps pour son père, et ce dernier la viole sans honte. Et cela depuis sa prime adolescence.
Kimy, à 18 ans, elle a déjà eu dix vies au moins : elle commence à peine sa vie d’adulte et est confrontée au pire de ce qu’un adulte représente. Au lieu d’être protégée, elle est complètement à la merci d’hommes qui sont les pires de tous.
Mais cette gamine a en elle une force incroyable et sa rencontre avec Henri, prof de français dépressif, va lui donner la pichenette pour qu’elle mette en œuvre sa vengeance : elle veut détruire l’empire de son père, trafiquant de drogues et proxénète. Kimy et Henri ont tous les deux une revanche à prendre sur la vie, sur un père, sur l’absence, sur la violence. Et quand deux âmes cabossées se rencontrent ça donne un livre magnifique.
Brillant
Mattias Köping montre avec ce premier roman que c’est un grand auteur de livres noirs. Car il n’y a pas beaucoup d’autres couleurs que le rouge du sang et le noir des âmes dans ce livre. Évidemment il y a de la violence, évidemment on est choqué par la cruauté dont font preuve les personnages dans cette histoire : pédophilie, inceste, prostitution, viols,violence, trafic de drogues, d’êtres humains, meurtres,… c’est comme si Mattias Köping avait mis tout ça dans un shaker et qu’il en aurait ressorti un personnage : Jacky Mauchrétien. Ce type est dégoûtant à vomir, et tous ses potes idem.
Mais il y a Kimy et Henri, et ces deux-là sont comme deux lumières dans la nuit.
En un mot
Je suis ressortie de cette lecture sonnée, mise KO debout par cette histoire d’une noirceur extrême.
C’est brillant, c’est choquant, c’est évidemment un coup de cœur.
Note :

Résumé de l’éditeur :
Ils reprennent en chœur : « Joyeux anniversaire, salope ! Joyeux anniversaire, salope ! »
Ils l’ont encerclée, hilares, à poil. Ils sont tous là, son père, son oncle, Simplet, Waldberg, Delveau, Beloncle. Elle est à quatre pattes au milieu de la meute, fragile et nue, déchirée de sanglots. Son père la maintient par les cheveux.
Elle s’appelle Kimy.
Ce soir, on fête ses quinze ans.