
Attention, j’annonce d’emblée que cette chronique est compliquée à écrire pour moi. Antoine Renand, je l’ai découvert avec l’Empathie, un énorme coup de cœur pour moi en 2019, puis avec Fermer les yeux en 2020. Autant vous dire que j’attendais son nouveau roman avec la même impatience que les gosses à Noël. Du coup mes attentes étaient élevées. Trop ? Je vais vous le dire.
Voici mon avis sur S’adapter ou mourir, d’Antoine Renand.
Résumé de l’éditeur
Elle a 17 ans et s’est enfuie de chez sa mère pour se sentir enfin libre. Accompagnée de son petit ami, elle fait escale chez un homme qu’elle n’a jamais rencontré mais avec lequel elle discute depuis des mois sur Internet. Elle en a fait son confident. Alors qu’il pourrait bien s’agir du plus abject des monstres…
Il a 40 ans, est réalisateur de cinéma, en couple avec la même femme depuis leurs années de lycée. De soudains déboires conjugaux et professionnels le contraignent à trouver un job alimentaire : modérateur pour Lifebook, le plus important des réseaux sociaux. Sa mission : supprimer des vidéos interdites du fait de leur caractère choquant, sexuel ou ultraviolent.
Dans une société en constante évolution, où le précepte « S’adapter ou mourir » connaît des résonances tant dans la folie meurtrière des hommes que dans le monde du travail, les destins de ces deux êtres, si éloignés au départ, finiront par s’entrechoquer.
Mon avis
Bon, Antoine Renand est vraiment devenu un écrivain incontournable dans le monde du thriller français. Ses deux premiers romans étaient des pépites, celui-ci en est une troisième.
On suit pendant la majeure partie du livre, deux histoires qui n’ont rien à voir entre elles. D’un côté, une jeune fille qui se fait enlever par un homme qu’elle a rencontré sur Internet. Il la maintient captive pendant des mois et des mois, faisant tout son possible pour la réduire en esclave. De l’autre côté, on a Arthur Renel, un quinquagénaire qui a réalisé deux films pour le cinéma, deux fours, sa femme l’a quitté parce qu’il ne fait rien de sa vie. Et puis un jour il trouve un boulot de modérateur pour un réseau social, il est donc confronté toute la journée à des vidéos abjectes qu’il doit supprimer.
Voilà, les deux histoires n’ont rien à voir. Et je me suis longtemps demandé comment Antoine Renand allait les lier entre elles, parce que c’est le but d’un roman à un moment donné. Elles se rejoignent effectivement, mais ce n’est finalement pas le plus important. En fait, le plus important c’est les deux histoires prises séparément, parce qu’elles témoignent de ce qu’un être humain est capable de faire quand il est soumis à la cruauté, à l’injustice, à une société qui part définitivement en couille. Et évidemment il y a la dénonciation des réseaux sociaux et du mal qu’ils génèrent, les gens vont toujours plus loin dans la connerie, il n’y a plus aucune limite, le porno déforme la réalité,…
J’ai adoré Ambre, la jeune fille enlevée et séquestrée. Elle a une volonté incroyable et une force de caractère en titane. J’ai eu plus de mal avec le personnage d’Arthur, que j’ai trouvé trop passif même s’il va avoir un sursaut de volonté à un moment donné. Tous les deux vont devoir s’adapter ou mourir, passer d’une vie lisse, réconfortante peut-être, à la survie.
C’est très bien écrit, c’est percutant, ça fait réfléchir, on ne sort pas indemne de cette lecture. Antoine Renand a encore su nous offrir un roman de très bonne qualité, avec de la violence dosée comme il faut, une violence qui affleure le seuil du « ok, je ferme les yeux je ferme le roman, c’est trop horrible ce qu’il raconte ». On flirte toujours avec cette limite.
Encore un coup de maître de la part d’Antoine Renand.
Donc tu confirmes que j’ai tort de ne pas encore l’avoir découvert !
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Yes 😉
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Ayant beaucoup aimé les deux romans de l’auteur, surtout L’Empathie, je suis impatiente de me plonger dans ce nouveau livre !
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Je te souhaite une bonne lecture !
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